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Parcourir la ville, son histoire, ses hauts lieux touristiques puis ses recoins insolites, chaussé de baskets et à petite foulée… Une idée peu banale qui, mêlant sightseeing (littéralement « à voir ») et jogging, séduit les touristes curieux d’allier ainsi l’utile à l’agréable. A Rome, Shanghai, New York, et maintenant Paris ou Lyon, le sightjogging crée la tendance et s’impose au sein d’un tourisme culturel urbain en grande forme. Et à nouveau concept, nouveau métier. Suivez le coach-guide, qui, bon pied bon œil, se propose désormais d’entretenir votre endurance tout en vous faisant découvrir, commentaires et explications à l’appui, la richesse de la cité qui vous entoure.
Profession deux-en-un
Le coach-guide n’a qu’une mission : conjuguer au quotidien pratique sportive et transmission d’un savoir culturel sérieux et détaillé. Son environnement de travail : la ville, champ de course à ciel ouvert, qu’il arpente armé de son goût de l’effort et de multiples anecdotes éclairantes ou décalées, pour mieux cerner avec vie et rythme le patrimoine exploré. Du parvis de Notre-Dame à la Tour Eiffel, en passant par les Grands Boulevards, ou des pentes de la Croix-Rousse à la colline de Fourvière à travers les « traboules » lyonnaises, il entraine durant une heure les visiteurs de site en site. Et, à l’instar d’un guide traditionnel, reprend son souffle pour fournir à chacun de précieuses indications sur les monuments croisés au fil du parcours.
Une fiche de poste à la croisée de deux univers, qui requiert donc de la passion tant pour la course à pied que pour l’héritage culturel et architectural, et des compétences doubles. « Si aucune qualification spécifique n’est requise, il est néanmoins indispensable d’être en bonne condition physique, et de disposer de connaissances solides et actualisées sur la ville à faire découvrir », précise Camille Peyrache, fondateur de Jogg’in City, société qui depuis 2009 surfe sur cette tendance à toute allure.
Au profil du guide touristique, qui outre son expertise historique est souvent bilingue ou polyglotte, s’ajoute le savoir-faire du coach sportif, qui maîtrise souffle et fréquence cardiaque, et sait motiver ses troupes. Loin de toute performance, conduisant à travers les rues, places et avenues marathoniens comme joggeurs du dimanche, à lui de trouver la bonne cadence qui permettra à chacun « de se vider la tête, tout en se la remplissant », ajoute Camille Peyrache. Un métier dans l’air du temps, exercé le cœur battant.
Amandine Chauve